Démarche
Dans ma pratique multidisciplinaire, l’idée dicte le médium pour chacune de mes créations. En passant par la performance et l’installation, j’ai présenté des créations d’arts littéraire, textile, vidéo et sonore.
Je m’intéresse essentiellement aux subjectivités. Celles qui s’enclenchent autour de la présence du corps – souvent genré féminin et racisé – dans l’espace social sont au cœur de mes créations récentes. Ce vaste univers de recherche me permet de déployer des œuvres auto-réflexives à partir de ma propre expérience, ou depuis le récit de celle d’autres personnes-sujet.
Mon travail questionne les déterminismes, les injonctions, les lieux communs et autres inducteurs d’inconfort social. Ceux qui par exemple, s’appuyant sur un imaginaire social eurocentré, remettent en question ou refusent l’affirmation de mon appartenance bas-laurentienne sous prétexte que ma personne (ou son phénotype), quoique conçue, née et élevée dans cette région, ne renvoie pas l’image de ceux et celles qui peuvent se réclamer entièrement de cette appartenance. Autrement dit, l’essentialisation, la racialisation, l’atérisation, l’objectivation ou l’exotisation du corps.
BIO
Originaire de Matane, Nadia Gagné est une artiste multidisciplinaire ancrée dans l’est du Québec. Elle a fait des études en arts plastiques au Bas-Saint-Laurent (Cégep de Rimouski), puis en arts interdisciplinaires, au Saguenay (UQAC) à la fin des années 90. Aujourd’hui établie à Rimouski, elle œuvre surtout en performance, dans les arts visuels et vivants. Le récit, la parole et l’écriture traversent l’ensemble des ses créations. Ses projets artistiques les plus récents portent sur les sentiments d’appartenance et d’altérité, l’expérience d’être au monde et les assignations et déterminismes sociaux qui en font partie. Plus spécifiquement elle s’intéresse à l’expérience de racialisation des personnes dites métissées, mais dont l’identité culturelle ne l’est pas.