Performance - 2021

Action d’une durée de 4 heures, Défriser au grand air est une œuvre politique et afroféministe. Une remise en question de l’injonction sociale de devoir transformer son corps de femme, son corps afrodescendant pour le rendre tolérable.

En amenant le geste intime de défriser mes cheveux au fer plat dans l’espace public, je déstabilise les regardeurs.euses, les invitant dans un acte d’imagination en marge de l’imaginaire collectif. Je provoque ainsi une réflexion sur les efforts de transformation du corps, notamment les corps des afrodescendantes. Puis, en passant par  le paradoxe des inconforts quotidiens que l’on s’inflige pour trouver plus de confort social, j’ouvre un dialogue réflexif sur  l’expression des identités senties, construites, ou induites. 

J’aime que l’action se déroule dans un lieu où le public est non-averti. Les gens qui “tombent sur moi” en train de défriser mes cheveux se retrouvent alors dans un certain état d’attention, parfois interrogatif, dubitatif ou encore empathique, qui m’intéresse. 

À mon action s’ajoute la cueillette audio de « témoignages capillaires » et réactions spontanées où j’invite le public à me laisser, sur une base volontaire, une formulation orale de leurs impressions ou encore le récit de leur propre expérience sociale avec leur propre chevelure et comment celle-ci est lié à l’expression de leur identité.

Ces interactions captées prennent pour moi, une dimension épistémique où je considère les savoirs des publics non-avisés de l’art comme partie prenante autant du processus de recherche que de l’œuvre elle-même. Les gens m’aprennent (sur) ce que je fais avec une perspective à laquelle je n’ai que trop rarement accès. Et l’ensemble des récits forme une mise en esthétique collective d’un objet politique : les cheveux.

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